
Le mardi 03 juillet 2012
Hadjer Guenanfa
Des
syndicalistes activant dans différents secteurs ont tenu ce lundi
2 juillet un rassemblement devant le ministère de la Santé.
Objectif : soutenir le secrétaire général du Syndicat national algérien
des psychologues (Snapsy), Khaled Keddad. Ce dernier risque un licenciement à
cause de ses activités syndicales, selon les manifestants. Suspendu le
6 juin de ses fonctions, il comparaîtra mercredi 4 juillet devant
un conseil de discipline à la direction de la santé et de la population de la
wilaya d’Alger.
Les
syndicalistes activant dans les secteurs de l’éducation et de la santé et des
militants des droits de l’Homme, rassemblés ce lundi, dénoncent
« l’intimidation » dont fait l’objet Khaled Keddad. « Les
pouvoirs publics viennent de dépasser la ligne rouge », estime le
coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement
secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. Jamais aucun syndicaliste
n’a été suspendu dans ces conditions par le passé, selon lui.
« Au moment
où on s’attendait à plus de libertés et d’ouverture démocratiques, on
constate qu’on est revenu à la case de départ », regrette‑t‑il. Meziane
Meriane fait remarquer que cette « atteinte » intervient à la
veille du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l'Algérie.
« C’est bien malheureux de le signaler », note‑t‑il. « Si ces
pouvoirs publics étaient conscients, ils sauraient qu’un syndicat organisé
peut éviter l’anarchie, les dépassements, les dérives ». Le représentant
de l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation
(Unpef), Messaoud Lamraoui, dit regretter une régression des libertés
syndicales. « On s’attendait à une ouverture, davantage de
libertés ».
Pourquoi
Khaled Keddad a‑t‑il été suspendu ?
Le responsable
du Snapsy a été suspendu de son poste après avoir participé à un sit‑in
devant le ministère de la Santé, le 29 mai dernier. « Ma suspension est
directement liée à cette manifestation organisée par l’intersyndicale »,
a‑t‑il déclaré lors du rassemblement. « Ils m’accusent d’avoir abandonné
mon poste, les malades et la structure et d’avoir incité mes camarades à
abandonner leurs postes », ajoute‑t‑il.
Selon lui, cette
décision émane de la tutelle et non de la direction de l’établissement de
santé publique de proximité de Bouchenafa (Sidi M’Hamed), où il travaille.
« Mon directeur m’a confié qu’il est un simple exécutant. Ce sont des
consignes dictées par le secrétaire général du ministère de la santé »,
indique‑t‑il. M. Keddad assure n’avoir toujours pas consulté son dossier
disciplinaire alors qu’il devrait passer en conseil de discipline mercredi.
« L’administration devait me convoquer pour me montrer le dossier »,
affirme‑t‑il. Khaled Keddad parle également de l’intimidation dont font
l'objet ses collègues.
Quelles sont les
prochaines actions prévues ?
Un rassemblement
se tiendra devant la direction de la santé et de la population le mercredi.
« L’intersyndicale devrait envoyer une lettre au président de la
République au cours de cette semaine », a annoncé M. Keddad.
L’objectif est d’interpeller le président sur les violations des droits
syndicaux et de dénoncer les intimidations. « On célèbre le
cinquantenaire en piétinant le peu de libertés qu’on a en Algérie », a‑t‑il
ajouté.
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